Connaissez-vous la bouillie bordelaise ? C’est le fongicide naturel incontournable des jardiniers amateurs et des professionnels ! Utilisée à bon escient, cette préparation à base de cuivre protège efficacement vos cultures des principales maladies fongiques du jardin.
Mais attention, son utilisation doit être maîtrisée ! Voyons ensemble comment bien l’utiliser, sur quelles plantes l’appliquer et quelles précautions respecter pour un jardin en pleine forme.
La bouillie bordelaise, c’est quoi précisément ?
Utilisée par les jardiniers depuis la fin du 19e siècle, la bouillie bordelaise se compose principalement de sulfate de cuivre et de chaux (oxyde de calcium). Son efficacité repose sur sa capacité à empêcher la germination des spores des champignons responsables de nombreuses maladies du jardin. À noter qu’elle ralentit également le développement de certaines bactéries.
Mais attention : ce traitement naturel reste préventif ! Cela signifie que vous devez impérativement l’appliquer avant que la maladie ne s’installe réellement. Autre particularité importante, la bouillie bordelaise ne rentre pas directement dans les cellules végétales : elle se dépose en surface et s’en va sous l’action de la pluie. Sans pluie, son effet perdure environ trois semaines.
Les jardineries proposent généralement ce produit en poudre, mais vous pouvez également l’acheter sous forme liquide ou en micro-granules.
Quelles plantes pouvez-vous protéger avec la bouillie bordelaise ?
Le champ d’application de la bouillie bordelaise concerne principalement trois grandes familles végétales :
- Légumes du potager : aubergines, tomates, courgettes, pommes de terre…
- Arbres fruitiers et petits fruits : vignes, pommiers, pêchers, cerisiers, abricotiers, noyers…
- Plantes ornementales : rhododendrons, rosiers et arbustes fleuris.
Contre quelles maladies utiliser ce produit naturel ?
Les problèmes les plus fréquents traités grâce à la bouillie bordelaise sont les maladies cryptogamiques courantes :
- Mildiou
- Botrytis (pourriture grise)
- Cloque du pêcher
- Moniliose
- Tavelure des arbres fruitiers
- Gommose
Si vous avez remarqué ces maladies dans votre jardin, il est grand temps d’agir !
Comment préparer efficacement la bouillie bordelaise ?
Pour une efficacité optimale, respectez la dose recommandée figurant sur l’emballage, très variable selon les maladies ciblées (généralement de 5 à 25 grammes par litre d’eau).
Suivez ces étapes simples pour préparer le produit sans stress :
- Remplissez un seau en plastique avec la quantité d’eau nécessaire (uniquement au moment du traitement).
- Ajoutez la poudre en suivant le dosage indiqué (utilisez un doseur précis).
- Bien mélanger avec un bâton propre jusqu’à complète dissolution.
- Transférez la préparation dans votre pulvérisateur à l’aide d’un entonnoir.
Pour économiser le produit et augmenter son efficacité, pensez à ajouter un agent mouillant naturel comme le savon liquide ou du lait écrémé (respectivement 10 g ou 100 ml par litre d’eau).
Conseils clés pour une pulvérisation réussie
Pour rentrer pleinement dans l’action, voici les astuces d’une bonne application :
- Choisissez un pulvérisateur à buse fine pour une répartition homogène.
- Appliquez la bouillie à environ 20 cm du feuillage (n’oubliez pas l’envers des feuilles).
- Traitez par temps sec, sans risque de pluie ni vent, tôt le matin ou en soirée pendant les périodes chaudes.
- Renouvelez le traitement environ 15 jours après, si nécessaire.
Quelles précautions respecter pour un usage sûr ?
Voici quelques règles essentielles à garder en mémoire afin d’éviter tout incident :
- Respectez scrupuleusement le dosage indiqué.
- Portez des équipements de protection individuelle : lunettes, gants, masque.
- Stoppez impérativement les traitements 15 jours avant les récoltes prévues, et lavez soigneusement vos récoltes.
- Évitez toute pulvérisation près de cours d’eau et ne jetez jamais le surplus dans la nature. Rincez abondamment votre matériel.
Exemples précis de traitements pour potager et verger
Au potager :
- Mildiou des tomates : 6 g/l d’eau, tous les 15 à 21 jours.
- Mildiou sur pommes de terre : 25 g/l, même intervalle de traitement.
- Bactériose des melons : 4 g/l, une fois par semaine.
Au verger :
Généralement, appliquez les traitements à l’automne ou au début du printemps :
- Tavelure sur pommiers ou poiriers : 12 g/l avant le débourrement ou à la fin de l’automne.
- Cloque du pêcher : 25 g/l juste après la chute des feuilles ou avant le printemps.
- Chancre bactérien du cerisier : 12 g/l en période automnale.
- Mildiou sur les vignes : 15 g/l dès la formation des grappes, à renouveler toutes les deux semaines.
Quelles alternatives pour limiter l’accumulation du cuivre ?
Vous l’avez compris, la bouillie bordelaise, bien que naturelle, doit être maniée avec précautions. Le cuivre qu’elle contient ne disparaît jamais du sol. À long terme, cela peut impacter négativement les organismes vivants présents. Adoptez donc toujours une utilisation raisonnée.
Voici quelques alternatives intéressantes à alterner avec ce produit :
- Décoction de prêle, contre mildiou, oïdium ou moniliose.
- Décoction d’écorce de saule, pour lutter contre cloque, oïdium, tavelure et mildiou.
- Soufre, très utile contre l’oïdium.
Avez-vous déjà essayé la bouillie bordelaise dans votre jardin ? Qu’en pensez-vous ? L’avez-vous trouvée efficace ou préférez-vous des solutions alternatives ? N’hésitez pas à partager vos avis et expériences en commentaire !
