La chenille processionnaire représente une menace grandissante dans nos régions. Cette espèce envahissante colonise progressivement l’ensemble du territoire français, menaçant la santé de nos arbres, particulièrement les résineux.
Les incidents impliquant des animaux domestiques, notamment les chiens, se multiplient suite aux contacts avec ces insectes aux poils hautement urticants. Ce fléau, qui affecte autant les animaux que les humains, exige une intervention efficace
Quels sont les risques majeurs liés aux chenilles urticantes ?
Le papillon de la processionnaire débute son cycle de vie durant l’été. Cet insecte nocturne, reconnaissable à sa teinte grisâtre et son envergure d’environ 4 centimètres, pond ses œufs sur les pins.
Les larves émergent à l’approche de l’automne et se nourrissent des aiguilles jusqu’à l’arrivée des premiers froids. Durant l’hiver, elles construisent leur caractéristique nid soyeux, qu’elles abandonnent au printemps pour s’enfouir dans le sol et poursuivre leur métamorphose.
Ces insectes nuisibles présentent une double menace. D’une part, leur voracité met en péril la survie des arbres qu’ils colonisent. La défoliation intensive fragilise les résineux, pouvant entraîner leur mort après plusieurs années d’infestation. D’autre part, leurs poils microscopiques provoquent des réactions allergiques sévères chez les humains et les animaux.
Comment se débarrasser des chenilles processionnaires ?
Pièges mécaniques
Les pièges mécaniques sont une solution simple et efficace pour lutter contre les chenilles processionnaires, particulièrement durant leur phase de migration vers le sol. Ces dispositifs, comme les colliers pièges installés autour des troncs d’arbres, forment une barrière physique qui détourne les chenilles en les guidant vers un récipient ou un sac collecteur.
Une fois piégées, les larves ne peuvent plus poursuivre leur cycle de vie et leur destruction devient beaucoup plus facile. Ces pièges fonctionnent surtout en fin d’hiver ou au début du printemps, lorsque les chenilles descendent des arbres pour s’enterrer et effectuer leur nymphose. Ils doivent être régulièrement surveillés et vidés pour rester efficaces, surtout dans les zones fortement infestées.
Leur installation est assez simple, mais elle nécessite tout de même de bien ajuster les colliers pour qu’il n’y ait aucun espace permettant le passage des insectes. Bien que cette méthode ne suffise pas à éradiquer totalement une population, elle réduit significativement la quantité de chenilles actives et s’intègre parfaitement à une stratégie combinée.
Traitements biologiques
Les traitements biologiques sont souvent privilégiés pour leur impact minimal sur l’environnement tout en restant redoutables contre les chenilles processionnaires. L’un des produits les plus utilisés est le Bacillus thuringiensis (Bt), une bactérie naturelle qui agit comme un insecticide biologique.
En ingérant les spores du Bt, les chenilles voient leur système digestif paralysé, ce qui entraîne leur mort en quelques jours. Ce produit est généralement pulvérisé sur les arbres infestés, en particulier à l’automne ou au début de l’hiver, lorsque les larves sont encore jeunes et vulnérables. Sa spécificité pour les lépidoptères nuisibles, dont les chenilles processionnaires, permet de préserver les autres insectes et animaux non ciblés, une caractéristique essentielle pour la protection de la biodiversité.
Bien qu’efficace, le Bt doit être appliqué avec précision et au bon moment, sous peine de voir son efficacité diminuer. Il est souvent utilisé dans les zones sensibles, comme les forêts, les parcs urbains ou les jardins publics, où une intervention chimique pourrait être problématique.
Prédateurs naturels
Promouvoir la biodiversité est une approche naturelle et durable pour contrôler les chenilles processionnaires. Certaines espèces d’oiseaux, comme les mésanges, sont de véritables prédatrices de ces insectes.
Ces oiseaux consomment les chenilles à différents stades de leur développement, contribuant à limiter leur prolifération. Pour encourager leur présence, il est recommandé d’installer des nichoirs à proximité des arbres infestés. Les mésanges, qui nichent facilement dans ces abris, deviennent alors des alliées précieuses dans la lutte biologique.
En plus des oiseaux, d’autres prédateurs naturels, comme certaines espèces de chauves-souris ou de guêpes parasites, jouent un rôle dans le contrôle des populations de chenilles. Ces interactions renforcent les écosystèmes et participent à un équilibre naturel durable.
Appel à des professionnels
Dans le cas d’une infestation sévère, l’intervention de professionnels est souvent indispensable. Ces experts disposent d’outils spécialisés et de techniques avancées, comme les pulvérisations ciblées ou les interventions en hauteur, pour traiter efficacement les zones infestées.
Leur expertise garantit une intervention sécurisée, évitant les risques pour la santé humaine et animale, tout en maximisant l’efficacité des actions menées. Faire appel à ces services est particulièrement recommandé pour les collectivités ou les grands espaces verts où l’infestation est difficile à contrôler seul.